Une Prière dans la nuit

Jacqueline Gaussen Salmon

« Le 3 septembre 1942, celle dont la vie fut si brève se demande : “Si je mourrais demain, que resterait-il de moi ?” Des tableaux où les ciels sont libérateurs et ce Journal, où les pinceaux font taire les armes » (Jérôme Garcin, L’Obs). « Ainsi donc, depuis hier mon pays est en guerre… » Le 4 septembre 1939, la peintre Jacqueline Gaussen Salmon commence son journal. Elle le tiendra jusqu’à la veille de sa mort, survenue brutalement à l’âge de quarante-deux ans, le 1er septembre 1948, sur la plage de Maguelone, près de Montpellier. Entre ces deux dates, sa vie sera tendue par une seule obsession: préserver – malgré les malheurs des temps, la dureté de la vie quotidienne et l’épuisement physique – sa passion de peindre. « La peinture pour moi n’est pas un passe-temps, écrit-elle. C’est ma religion, c’est ma vie ». C’est aussi une communion quasi mystique avec la Nature, constamment renouvelée par le contact direct avec le paysage, la lumière, la matière. Ce Journal frappe par l’actualité de son ton et de son propos. Il fait écho au mouvement actuel pour reconnaître la place des femmes dans l’histoire de l’art et illustre la sensibilité de notre époque à la beauté et la fragilité de la Nature.