Parachutée au clair de lune
Anne-Marie Walters
En 1940, Churchill créa le SOE (Special Operations Executive) avec pour objectif l’envoi dans l’Europe occupée d’agents secrets ayant mission de renforcer la résistance locale, de conduire des actions de sabotage, d’organiser la réception des parachutages d’armes et d’agents, etc. Anne-Marie Walters était un de ces agents.
Le 4 janvier 1944, venant d’Angleterre, elle fut parachutée dans le Sud-Ouest de la France. De père anglais et de mère française, elle avait vingt ans.
Durant sept mois, sous le nom de guerre de Colette, elle parcourra à vélo, en autocar, en train, en auto « gazogène » toute la région, en tant qu’agent de liaison du chef d’un des réseaux du SOE. Elle portera des messages aux responsables locaux, organisera la fuite d’hommes recherchés par l’ennemi, réceptionnera des parachutages et participera activement à la vie de plusieurs maquis.
Dès son retour en Angleterre, la mémoire encore fraîche des détails de ses péripéties, elle écrivit le récit de ce qu’elle avait vécu en France. Dans son livre, elle raconte les périls qu’elle dut affronter, le courage et l’esprit de sacrifice de ses camarades, les moments de joie, comme le jour du Débarquement, et les moments de désespoir, comme lors du massacre des maquisards de Meilhan. À travers des récits qui donnent souvent froid dans le dos, elle raconte sa peur de la Gestapo, à laquelle elle échappa plusieurs fois de justesse, sa haine de la Milice, mais aussi son admiration pour les résistants – notamment pour les républicains espagnols qui les avaient rejoints –, et pour ces Français anonymes qui risquaient leur vie en accueillant des résistants et des agents parachutés chez eux.En 1940, Anne-Marie Walters, épouse Comert, quitta Genêve – où elle était née en 1923 – pour Londres. Elle s’engagea sur le champ dans l’armée comme volontaire. Après la guerre, elle vécut successivement à New-York, Paris et Barcelone. Elle fut journaliste, traductrice et fonda deux agences littéraires. Elle est décédée en 1998.
Le récit d’Anne-Marie Walters est enrichi d’une préface de Michel Chaumet, ainsi que d’une postface et de notes biographiques, fruits d’une enquête minutieuse menée par David Hewson dans les archives et auprès des témoins. Des documents, parfois inédits, sont également portés à la connaissance du lecteur.