Napoléon n’est pas mort à Sainte-Hélène
Olivier Boura
Napoléon serait mort le 5 mai 1821 à Sainte-Hélène. C’est du moins ce qu’on lit dans les livres d’histoire, mais, depuis près de deux cents ans, plusieurs romanciers se sont employés à faire mentir cette donnée historique apparemment incontestable. C’est même l’idée que le destin de l’Empereur aurait pu être autre que ce qu’il a été qui a donné naissance à un genre littéraire nouveau : l’uchronie. L’Histoire de la conquête du monde et de la monarchie universelle publiée en 1836 par Louis Geoffroy est en effet le premier livre supposant un point de bifurcation de l’histoire. La France serait-elle dès lors la nation par excellence de l’uchronie, dans laquelle elle chercherait une consolation, une forme de méditation souriante et ludique sur la vanité de la puissance et de la gloire ?
Professeur agrégé d’histoire, Olivier Boura est installé dans le Gard, il est l’auteur de livres historiques, de récits, de nouvelles. Il a obtenu en 2006 le prix Hemingway de la nouvelle.