Infirmière en 1914. Journal d’une volontaire

Couverture du livre Infirmière en 1914. Journal d’une volontaire de Lucia Tichadou

Lucia Tichadou

Le 31 juillet, Lucia Bernard part en train de Perpignan (par Toulouse et Limoges) pour Paris. Enseignante, elle est en vacances et veut faire un tour à l’Ecole Normale de Fontenay-aux-Roses où elle a été élève quelques années auparavant, puis elle compte se rendre dans son village natal d’Eclaron en Haute-Marne où résident sa mère et sa belle-soeur qui attend un bébé. La guerre est imminente. Lucia décide de tenir un journal. C’est une jeune femme de 29 ans, pleine d’allant. Sitôt la guerre déclarée, elle s’improvise infirmière et s’installe à Brienne-le-Château dans un hôpital lui-même improvisé dans l’église et le presbytère, dont elle assure, elle-même, « la construction » des lits. Le soir, elle tient son journal où elle consigne, outre les faits, ses réflexions et ses interrogations. Avec la bataille des frontières, les premiers blessés arrivent. Puis, à partir du 6 septembre, c’est la bataille de la Marne. Brienne-le-Château et Eclaron, entre autres, sont au cœur du mouvement amorcé par les troupes françaises pour contenir l’ennemi, puis le faire reculer ; Saint-Dizier, où réside une partie de la famille de Lucia, est traversée par la ligne de front… Lorsque Lucia reçoit son affectation de professeur à l’école normale d’Aix-en-Provence pour la rentrée scolaire, elle refuse d’abandonner ses blessés, quitte à recevoir un blâme et même à mettre en cause sa carrière. Elle obéira, en retard. Lucia Tichadou est née à Écleron (Haute-Marne) en 1885 d’un père sabotier. Diplomée de l’école normale de Fontenay-aux-Roses, elle enseigne à Pau, puis à Perpignan, où elle rencontre Émile Tichadou, professeur d’histoire natif de l’Ariège. Adhérant au PCF en 1934, elle participe à la Résistance dans l’Ariège. En 1945, elle siège dans la commission municipale de Marseille et sera 1ère adjointe du maire Jean Cristofol. Elle meurt en 1961.