Ferdinand Lot et les siens : Une famille d'humanistes à Fontenay-aux-Roses

Agnès Graceffa, David Descatoire

Connaissez-vous les Lot, cette famille d’humanistes de notre temps ? Le père Ferdinand Lot, spécialiste du Moyen Âge et qui forma des générations de médiévistes, parmi lesquels Marc Bloch. Myrrha Borodine, son épouse d’origine russe, docteure en littérature médiévale et première théologienne orthodoxe. Leur fille ainée, Irène Vildé, traductrice de Berdiaev, et son époux l’ethnologue Boris Vildé, fondateur du réseau du Musée de l’Homme, fusillé en 1943 au Mont-Valérien. La cadette, Marianne Mahn, attachée à la revue des Annales et biographe de Christophe Colomb, dont le mari Jean-Berthold Mahn, jeune médiéviste engagé dans l’Armée française de la Libération tombe au front en 1944. La benjamine enfin, l’ethnologue Éveline Falck, spécialiste du chamanisme féminin et directrice de recherche à l’École pratique des hautes études. Fontenay-aux-Roses est l’un des liens qui unit ces savants. Pendant près d’un demi-siècle, leur appartement du 53, rue Boucicaut constitua le lieu d’action, d’entraide et de réflexion de ces intellectuels de conviction, ouverts sur le monde et autrui.