Bouc-Bel-Air, des origines à nos jours
Jean-Louis Piétri
« Dans les années d’après guerre, l’enfant que j’étais, vécut à Bouc-Bel-Air entre père et mère, sur les basques d’un paysan octogénaire, mon grand-oncle Louis Isnardon. Souvent, en sa compagnie, juché sur le haquet que tirait une antique jument, je montais au village et là, passant devant le lavoir communal, j’embrassais du regard la large plaine où veillaient quelques bastides, éparses sentinelles.
Hier comme aujourd’hui, un ruisseau nonchalant, «Le Grand Vallat», né aux racines du Pilon du Roi, y baguenaudait vers sa confluence avec l’Arc; mais hier plus qu’aujourd’hui ce n’était que sentiers secrets, champs fertiles, olivaies et verts potagers. Les paysages comme les hommes meurent un jour. Puissions-nous, pour le moins, sauver quelques bribes de leur souvenir.
On aurait tort cependant d’espérer des pages qui suivent une histoire docte et pointilleuse de la commune de Bouc-Bel-Air. Il s’est agi, beaucoup plus modestement, d’écrire… pour mémoire, à travers le prisme déformant de mes carences et, incidemment, de l’imaginaire, tant il est vrai «qu’un pays sans légende est un pays qui meurt de froid…».
Né à Marseille en 1946. Ancien commandant à la PJ de Marseille, Jean-Louis Piétri est romancier et auteur de théâtre. Il avait publié en 2016 aux Éditions Gaussen « La Malfamée, Marseille années 30 ».