Prisonniers au chateau d’If et aux îles du Frioul

Couverture du livre Prisonniers au chateau d’If et aux îles du Frioul de Jean-Louis Spieser

Jean-Louis Spieser

En août 1914, dans les premières semaines du conflit, à leur arrivée en Alsace-Moselle, les Français ont arrêté des milliers de civils. Il s’agissait soit d’Allemands, occupant souvent des postes dans l’administration impériale, soit de personnes perçues, de façon souvent arbitraire, comme germanophiles et donc possiblement espions. C’est un aspect à peu près complètement oublié de l’histoire de la Première Guerre mondiale : en 1914, des milliers d’Allemands, mais aussi d’Alsaciens-Lorrains ont ainsi été déportés par les armées françaises. Des centaines d’entre eux ont été internés au château d’If et sur l’île du Frioul, au large de Marseille. Jean-Louis Spieser a traduit plusieurs témoignages de ces prisonniers. Il nous présente dans ce livre ceux d’un instituteur alsacien, d’un médecin prussien, d’un théologien prussien, d’un franciscain bavarois, d’un médecin alsacien ou encore d’un jeune bénédictin tchèque, qui observe : « Les petits bateaux ne cessaient d’acheminer dans l’île de nouveaux groupes de pitoyables victimes de guerre. Le plus souvent, il s’agissait de gens simples de la campagne alsacienne que les hordes guerrières avaient arrachés délibérément et de façon insensée à leurs occupations inoffensives. » Forcément délicat, ce sujet a jusqu’ici été peu traité. Pourtant, estime Jean-Louis Spieser, « Un siècle après, on peut bien en parler, non ? Je ne veux pas que ces voix tombent dans l’oubli. » Professeur de français à la retraite, Jean-Louis Spieser vit à Fréland (Haut-Rhin). Il se passionne depuis quelques années pour le sort des Alsaciens-Lorrains déportés durant la Grande Guerre par les Français et a publié plusieurs ouvrages à ce sujet.